Maladies chroniques : mécanismes d’adaptation? Quelles implications pour la médecine?
Lorsque vient un danger, la réaction instinctive est la contraction de protection, puis l’élaboration de mécanismes de défense pour la survie, car c’est le but de la vie : VIVRE.
Tout être est doté de cette plasticité à une échelle plus ou moins importante selon les individus et c’est cela qui a permis aux différentes espèces de survivre aux péripéties historiques de la Terre.
Les moyens de survie mettent parfois en jeu une compétition et quelquefois, une coopération symbiotique telle que l’on peut le voir par exemple, entre la mycorhize et les racines des plantes ou entre les cellules de notre organisme et le microbiote, ou encore entre le couple exceptionnel que forment les mitochondries, anciennes bactéries et nos cellules, auquel nous devons notre existence. Un magnifique Ubuntu, le « Je suis parce que tu es ».
Le darwinisme comme réponse aux crises ?

Alors que nous traversons collectivement actuellement une crise, un écrasement qui peut être assimilé à une expérience aux frontières de la mort pour ceux qui « savent voir » et que des schémas sociétaux réactionnels similaires à cette contraction douloureuse se dessinent du nord au sud, de l’est à l’ouest de notre planète, il est impossible de ne pas faire un parallèle avec la vie de quelques groupes humains et de quelques petites communautés non humaines.
L’histoire des Iks des années 1970, peuple vivant au nord-est de l’Ouganda, à la frontière soudanaise et Kenyane, chasseurs nomades, a été relatée par l’anthropologue Colin Turnbull dans son livre « les Iks, survivre par la cruauté ».
Il régnait dans cette société, l’Ubuntu : le « Je suis parce que tu es » fut pratiqué comme on respire, jusqu’au décret gouvernemental transformant leur territoire en réserve naturelle où la chasse qui assurait leur subsistance, fut interdite.
Attachés à leur terroir, refusant de se convertir en agriculteurs sédentaires, ils tentèrent d’y survivre, mais les denrées alimentaires devinrent rares et l’Energie nécessaire à leur fonctionnement corporel aussi. Un drame d’une ampleur sans précédent contre lequel ils n’étaient pas immunisés.
Ce fut une « crise énergétique » qui mena à l’oubli du « Je suis parce que tu es », les conduisant, dans une atmosphère de gaité ponctuée par des rires qui glacèrent l’anthropologue, à s’entredéchirer, s’entretuer, à retirer de la bouche des vieillards-leurs-aînés-naguère-protégés-par-la-communauté, à présent efflanqués, trainant la misère, le peu d’aliments qu’ils avaient pu grapiller.
On ne peut pas dire que Darwin ait eu complètement tort avec sa théorie de l’évolution, car ce furent bien les « fittest », les plus compétitifs, qui survécurent, ceux qui avaient trouvé dans la cruauté les moyens de s’adapter pour survivre à tout prix, et maintenir la communauté en vie.
La sélection des plus forts est chère aux Eugénistes !
Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’eux-mêmes traversent une longue crise, mus par la peur, ressentant une menace pour le type de société qu’ils chérissent, estimant certains d’entre nous comme des dangers mortels pouvant conduire à l’extinction leur système. Et c’est aussi vrai que le programme extraordinaire qu’ils exécutèrent au sein de populations nous paraissant à nous normales, avait toutes les chances de déboucher sur une société de nécrose et de gangrène par la prolifération d’individus mus par le stress d’être toujours les « fittest », voulant demeurer les plus forts, et par là, devant dominer le plus faible, avec cruauté parfois, pour se servir plus vite que les autres, dans le but de survivre aux conditions imposées par ce Nouvel Ordre Sociétal.
Des éclipses de conscience semblables, où la compétition sauvage règne, la Terre en a connu plusieurs, comme les grandes guerres, nièmes répétitions d’une leçon jamais apprise jusqu’à la crise actuelle dont l’acmé est délicatement nommée d’un patronyme viral.
La race humaine est-elle vouée à reproduire les mêmes schémas, toujours ?
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.
Le microcosme est comme le macrocosme, et ce qui est au-dedans est comme ce qui est au dehors.
Les petits êtres, nos cellules qui peuplent nos terres individuelles, ont aussi des capacités de résilience face aux tensions et drames qu’ils subissent, imposés par des conditions de vie de plus en plus critiques que nous avons créées dans nos sociétés modernes. Beaucoup de ces processus d’adaptation inscrits en leur sein, hérités de notre histoire humaine, peuvent se mettre en place quand une « crise énergétique » survient, avec une orchestration correspondant à des automatismes bien réglés.
Lorsque vient le danger, les cellules du corps s’affolent, prolifèrent, s’enflamment pour détruire l’intrus. Si elles y parviennent rapidement, elles se dépêchent d’éteindre le feu, réparent les dégâts, et reconstruisent. C’est la guérison, le retour à l’harmonie. C’est cela qui se passe dans la grande majorité des cas. Cette épreuve leur sert collectivement de leçon. Elles vont stocker tout ce processus de réparation coordonnée dans leur mémoire afin qu’il serve si nécessaire dans le futur.
Mais lorsque le danger est plus fort, impossible à éliminer, si bien qu’il vient à persister, une société « Iks like » peut s’organiser pour la survie de la communauté, de l’organisme tout entier correspondant. C’est une tentative avortée de réparation avec des moyens devenus insuffisants. Au cours de cette épreuve, dans leurs bonne volonté et effort pour survivre, les cellules peuvent développer vis-à-vis de leurs compagnes, des comportements « Iks like » qui nous paraissent illogiques alors qu’ils ne tendent qu’à un but : survivre à tout prix.
Cette tentative d’adaptation cellulaire génère des mal-fonctionnements corporels, ou parfois la mort de certaines de leurs compatriotes avec lesquels elles pratiquaient harmonieusement avant que la crise ne survienne, l’Ubuntu, le « Je suis parce que tu es ».
Dans ce drame, celles qui vont mourir, les moins « fittest » sont celles-là qui n’auront pas su développer le caractère de titan qui permet de s’adapter aux nouvelles conditions imposées par le danger dont la vibration règle désormais la vie de leur société. Pour survivre à la crise, les plus fortes ou plus adaptées, ou plus compétitives, organisent des stratégies de réponse très élaborées, qui nous échappent encore du point de vue scientifique. Elles y mettent de la volonté, poussées par la force de vie qui est au-dedans de tout être. L’organisme peut survivre, mais le résultat n’est plus très harmonieux : c’est cela que nous appelons maladie chronique, conduisant paradoxalement quelques fois, à la mort du système qu’elles entendaient maintenir sur la trame de ce nouvel ordre, avec des stratégies mises en œuvre, élaborées grâce à leur bonne volonté aveugle.
Nos maladies chroniques, le cancer compris, correspondent à ces schémas d’adaptation : la réponse de cellules en détresse portées par leur force de vie, aux dangers qu’ils soient physiques ou immatériels. Ces mécanismes de défense parfois destructeurs ou pourvoyeurs de malaises variés, nous permettent malgré tout de poursuivre notre vie cahin-caha jusqu’à l’issue fatale quelque fois, à moins que des solutions ne soient trouvées pour donner les moyens à ces petits êtres, nos cellules, de retrouver une paix fraiche et pour leur faire comprendre que le danger est maîtrisé, la guerre est finie.
Ce sont les conditions nécessaires pour que l’harmonie puisse à nouveau se réinstaller, sous la réserve que la volonté centrale de l’être tout entier en ait également décidé ainsi.
Cette nouvelle vision des maladies chroniques a encore du mal à faire son chemin au sein des tenants de la médecine moderne classique. Cependant un changement de paradigme sera nécessaire pour avancer dans la prise en charge de ces pathologies d’adaptation de plus en plus nombreuses dans un monde où les changements se font avec une vitesse extrêmement rapide et où les éléments stresseurs sont omniprésents : notre défi civilisationnel.
Le principe actuel qui consiste uniquement à accabler des cellules déjà en détresse, n’y suffira pas. Les faits le démontrent.
Et l’avenir ?

Une prise en charge intégrative sera le chemin de l’avenir. Une vision qui n’est pas nouvelle, mais qui a subi dans les pays occidentaux en particulier et principalement en France, une éclipse quasi-totale à partir des années 60 et amorce un mouvement de renaissance ces dernières années. C’est un principe avec une approche multidisciplinaire qui s’intéresse à l’être dans sa totalité pour la prévention, l’amélioration de l’état de santé et le traitement des maladies chroniques en intégrant les éléments de la médecine moderne actuelle et reflétant l’harmonie entre les professionnels de la santé et le malade.
La civilisation Occidentale a oublié Hippocrate dont le serment est gravé dans les facultés de médecine. Il affirmait « …Mon premier souci sera de rétablir, préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments physiques, mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité… »
Oublieux de nous-mêmes, ayant désappris l’Ubuntu, le « Je suis parce que tu es », nous nous sommes endormis d’un sommeil comateux, oubliant de veiller sur nos petites communautés corporelles et nos contrées, les confiant sans le vouloir, ou par paresse, ou par… à des forces colossales ayant leur origine dans le passé humain où elles auraient dû rester et où elles devraient retourner. Avides de pouvoir et d’Energie, ces dernières nous ont laissés exsangues, pauvres en énergie vitale, désarmés aujourd’hui devant le moindre stress.
Comment pouvait s’installer l’abondance, la paix dans nos corps et dans nos sociétés avec cet obscurcissement et cette chute planétairement contagieux qui laissèrent la direction de nos êtres et de la Terre à des pouvoirs monstrueux étrangers à l’Avenir de l’humanité ?
Dans la suffocation que nous traversons, allons-nous répéter les schémas anciens autodestructeurs ?
N’avons-nous pas d’autre choix que d’explorer des chemins nouveaux qui ne sont pas si nouveaux d’ailleurs ?
A la suite de notre éclipse de conscience-qui-malgré-les apparences-bientôt-s’achève, allons-nous retrouver les chemins de Lumière dont nous nous sommes écartés naguère ?