Insulinorésistance: causes, conséquences et prise en charge

Un fléau civilisationnel :

L’insulinorésistance correspond à l’incapacité de l’organisme à utiliser de l’insuline dont le rôle principal est de faire rentrer le glucose dans les cellules.

Cette insulinorésistance est une étape vers le diabète et les maladies dégénératives incluant les cancers.

c’est un problème actuellement épidémique dans le monde entier malgré les alertes sonnées par les autorités de santé et l’OMS en particulier.

Ses facteurs favorisants :

  • La sédentarité
  • Une alimentation riche en glucides et pauvre en micronutriments et pauvres en molécules antioxydantes
  • Les pollutions alimentaires ( pesticides, biocides divers, hormones…)
  • Les états inflammatoires chroniques
  • Le stress psychologique par son retentissement hormonal (augmentation du cortisol).
  • Les pathologies associées à une insulino résistance comme le syndrome des ovaires polykystiques.
  • Des prédispositions génétiques : certaines populations sont plus exposées à ce phénomène que d’autre probablement du fait d’adaptations génétiques.

La majorité de ces facteurs favorisant l’insulinorésistance, cependant sont modifiables par des mesures hygiéno-diététiques simples.

L’insuline et insulinorésistance :

Lorsque nous mangeons du sucre, il est absorbé au niveau du tube digestif et passe ensuite dans la circulation sanguine où il va déclencher la production d’insuline. C’est une hormone secrétée par le pancréas.
Son rôle physiologique est de faire entrer le glucose dans les cellules afin qu’il soit digéré pour produire de l’énergie. Cette énergie est utile pour le fonction cellulaire comme par exemple, pour faciliter le travail musculaire au cours d’un effort.  Lorsque ce sucre n’est pas brûlé par nos cellules, il gagne le foie sous il est transformé en glycogène qui est un polymère de glucose pour être stocké. Et lorsque les réserves de glycogène sont pleines, le glucose est transformé en graisse dans le foie. Le glucose est aussi stocké dans les cellules graisseuses

L’insulinorésistance correspond à une incapacité du récepteur cellulaire à l’insuline à fonctionner normalement.

Ses conséquences sont nombreuses :

Les muscles reçoivent moins de glucose, d’où une fatigue aux efforts et apparition d’une fonte musculaire que l’on peut constater au niveau des jambes et des bras.

Le système nerveux qui est un grand consommateur de glucose, ne reçoit plus assez de substrat pour son énergie. Ainsi les conséquences apparaissent initialement au niveau du système nerveux autonome : asthénie, troubles du sommeil, apnée du sommeil, instabilité émotionnelle, troubles digestifs

Les tissus graisseux, en compensation de cette faim des cellules, car elles sont privées d’un carburant, vont libérer libérer des acides gras dans le sang. Le foie également augmente sa production de glucose et de lipoprotéines de faible densité.

Ce glucose qui ne peut être absorbé, s’accumule dans le sang entrainant de façon progressive, une augmentation de la glycémie . Ce sucre en excès caramélise progressivement les tissus ou glycation en particulier des protéines que l’on peut doser sous la forme d’hémoglobine glyquée ( HbA1C ou de fructosamine.  C’est le départ d’un stress oxydant cellulaire généralisé et l’apparition d’une inflammation chronique que l’on peut évaluer avec le paramètre de la CRP.

Ces anomalies sont une base pour initier des maladies dégénératives cardiovasculaires, articulaires, cérébrales … et cancer.

Et lorsqu’un cancer est installé, l’excès de sucre circulant favorise un phénomène appelé transition épidermo-mésenchymateuse qui transforme les cellules épithéliales fixées sur leur base membranaire en cellules mobiles capable de métastaser*.

L’excès de sucre circulant semble également réduire les performances anti prolifératives des chimiothérapies*.

Comment diagnostiquer une insulinorésistance :

Il s’agit le plus souvent de personnes ayant un gros ventre et maigres jambes, souvent hypertendues avec des anomalies sanguines des lipides (triglycérides, cholestérol),  une augmentation de la ferritinémie, de la CRP, ayant des baisses de performances cognitives, et physiques.

Si l’on effectue un dosage de testostérone chez l’homme, il est souvent bas expliquant la baisse de performances sexuelles, et chez la femme, on retrouve des signes en lien avec l’augmentation des oestrogènes, et parfois de testostérone, se manifestant par des troubles de règles.

L’évaluation biologique de ce syndrome est simple :

Glycémie reste longtemps normale, ainsi que l’hémoglobine glyquée. En revanche, les tests HOMA ( Homeostasis Model Assessment) et QUICKY ( Quantitative Insulin sensitivity Check Index)  sont anormaux respectivement supérieur à 2.4 et inférieur à 0.4.

Les piliers de la prise en charge :

L’insulinorésistance est une manifestation réversible en quelques mois. les mesures à adopter sont :

L’adoption d’un régime adapté appauvri en glucides et enrichi en micronutriments (acides gras oméga-3, vitamines, oligoéléments, polyphénols, acides aminés) associé à la limitation des pollutions alimentaires.

La pratique d’une activité physique de plein air, qui permet d’augmenter le sucre capté par les cellules musculaires contribuant à réduire la glycémie. La pratique sportive améliore également le stress, la qualité du sommeil…

La gestion du stress car ce dernier est pourvoyeur d’inflammation chronique et aussi de perturbation hormonale en particulier par le biais du cortisol. Il existe de nombreuses méthodes qui sont à adapter à chaque personnalité et chaque contexte culturel.


Références :
*Experimental and Therapeutic Medecine 2018; 16 : 222
*Curr Pharm Des 2019; 24(44):261
*Crit Rev Oncol Hematol . 2017 May:113:235-241

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